Olivier WAGNER

Je ne suis qu’un auteur inconnu parmi tant d’autres. Nous sommes si nombreux à écrire sans avoir de maison d’édition pour nous publier.

Personnellement c’est un choix. Je ne veux pas vraiment entrer dans le monde des écrivains. Si d’aventure, le seul roman que j’ai écrit pour l’instant, « Kovid-58, retour à l’anormal », avait du succès – je veux dire vraiment – je serais bien embêté. Il me faudrait trouver de nombreux stratagèmes pour éviter la presse dithyrambique et unanime à mon endroit, les interviews de Bernard Pivot qui reprendrait du service rien que pour moi, les lectrices qui se jetteraient nues sur mon corps de rêve, les lecteurs qui me supplieraient à genoux de leur accorder une dédicace…

Une vision cauchemardesque alors que je suis si bien, seul devant mon écran à regarder la courbe de mes modestes ventes. C’est si reposant cet anonymat. Non, n’insistez pas, je n’en dirai pas plus sur moi.